Compte-rendu 2019 : Immigration et Mobilité

Première sub-question : comment peut-on, dans le contexte actuel, maitriser l’immigration des jeunes diplômés africains vers l’Europe ?

 M. MARTINEZ-GUILLEN a répondu en premier, rappelant que le problème de la fuite des cerveaux n’était pas qu’africain et qu’après la crise économique de 2008, beaucoup de jeunes européens avaient immigré vers d’autres continents avec plus d’opportunités économiques. Pour endiguer cette émigration, il dresse donc un parallèle entre l’Afrique et l’Union européenne et propose de créer en Afrique, à l’instar de ce qu’essaie de faire l’Union européenne, « des emplois, mais surtout, des emplois de qualité » qui permettront de retenir les jeunes diplômés et les investissements qui y sont liés.

A son tour, M. NDIAYE rappela ensuite que l’Union africaine considérait aussi énormément ces questions d’éducation et de retenue des jeunes diplômés. En citant la Chine et le Japon, il affirma toutefois que beaucoup de pays s’étaient développés avec leur diaspora. Selon lui, l’Afrique a beaucoup de talents émigrés qu’elle doit donc faire revenir. La principale problématique sur la question se situerait donc plus sur les moyens des retours, que sur ceux d’endiguement des départs. M. NDIAYE propose une perspective toutefois plutôt positive, dans la mesure où les premières pierres de ces retours auraient déjà été posées, avec notamment la création de l’Université panafricaine.

Seconde sub-question : peut-on considérer la politique des visas comme un facteur central d’immigration, notamment en termes de procédure ?

M. MARTINEZ-GUILLEN nous fit part de son analyse en développant les débats internes à l’Union européenne sur cette question. Il souligna notamment une divergence entre les Etats et les Institutions européennes, expliquant que l’unanimité étatique requise pour modifier la politique de visas de l’Union pouvait freiner la réforme de ces normes vers plus d’ouverture et de facilité migratoire. De même, il appuya ce tableau en prenant l’exemple des accords européens pris pendant les « crises migratoires » de 2014 – 2016/7, lesquels n’avaient été appliqués par pratiquement aucun Etat.

A ce sujet, M. NDIAYE propose une approche légèrement différente. Il considère en effet que l’immigration n’est pas le point central de « création d’espoir » pour les jeunes diplômés. Après avoir rappelé que l’immigration avait existé dans tous les contextes spatio-temporels, il soutint que l’Union africaine se concentrait d’abord sur la création de conditions économiques favorables aux carrières de ces jeunes. L’Union africaine mise donc avant tout sur le développement de l’espoir « au sein du continent ».