Questions de l’OJUEA : les modèles de l’Union européenne et de l’Union africaine sont-ils les plus pertinents au regard de la diversité des régimes qui la composent ? Peut-on envisager une réponse collective (et un modèle commun) aux problématiques africaines et transcontinentales ?
M. MARTINEZ-GUILLEN rappela l’importance du contexte historique qui avait vu émerger la construction européenne. Cette union s’est effectuée sur la base d’un continent meurtri par deux Guerres mondiales, contexte que l’Afrique n’a pas. Dès lors, M. MARTINEZ-GUILLEN considère qu’il serait insensé de transposer ce modèle à l’Afrique, d’autant plus que beaucoup de critiques sont adressées à l’Union européenne. Accusée par exemple d’un fonctionnement non-démocratique et pas assez transparent, M. MARTINEZ-GUILLEN conclut que la caractéristique principale d’une organisation supranationale stable et crédible réside dans l’existence d’un parlement puissant, démocratique et transparent (par exemple : apte à décider du budget de cette organisation). Il solde toutefois son propos en rappelant que l’Union européenne n’avait pas été décidée « hors d’elle-même » et que par conséquent, il revenait à l’Afrique de décider elle-même le modèle de gouvernance de l’Union africaine sans nécessairement prendre exemple sur celui de l’Union européenne.
M. NDIAYE souligna que la gouvernance de l’Union africaine était effectivement en débat et que la principale préoccupation de ces discussions était de penser la gouvernance de l’avenir ».